De l’usage d’internet en Afrique

Article : De l’usage d’internet en Afrique
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15 février 2018

De l’usage d’internet en Afrique

Comme partout dans le monde, l’Afrique a subi un développement rapide des technologies de l’information et de la communication (TIC). Celles-ci, de par leurs différentes applications, ont libéré le génie de notre continent. En outre, elles ont boosté la créativité des Africains, jeunes comme adultes. Cependant, au-delà des considérations d’ordre économique, plusieurs questions méritent d’être posées. Il convient de s’interroger notamment sur les contenus échangés sur les réseaux sociaux.

De la nécessité d’une remise en question…

Au début du mois de février, une vidéo devenue virale circulait sur les réseaux sociaux. En fait, elle montrait des jeunes en train de commettre un viol sur une adolescente. Sans l’avoir personnellement visionnée, j’ai eu froid dans le dos. Jusqu’à présent je frissonne en y pensant. Car je ne parviens pas à imaginer comment on peut être aussi cruel. Même si l’on est jeune.

Et le comble de tout ceci est d’en faire une vidéo qui, par ailleurs, fera le tour du monde. Cette scène d’une violence inouïe ne saurait être tolérée. D’autant qu’elle s’ajoute à un long chapelet de griefs en ce qui concerne l’usage du net chez nous. Depuis une dizaine d’années que j’utilise la toile, je tombe très souvent sur des nus, des photos indécentes aux sex tapes publiés dans les réseaux sociaux. Si l’on ajoute la diffamation, le tribalisme et les injures, internet chez nous semble provoquer des drames.

Tout y passe : appel à la haine, moqueries de toutes sortes, affrontement verbal, humiliations. Tout est mélangé. On ne distingue plus ce qui est privé de ce qui est public, entre des photos prises aux toilettes, à la cuisine, en discothèque ou dans son lieu de service. La confusion est facile. Quelques fois, on publie des photos des gens sans leur autorisation. Dès que vous êtes photographié, la seconde d’après vous êtes affiché sur les réseaux sociaux. Or la politesse voudrait que vous soyez consulté bien avant, afin de donner votre avis ou du moins de dire si la photo est publiable ou pas. Il faut aussi noter qu’une photo est diversement appréciée. Ce qui peut apparaître bien, beau pour quelqu’un ne l’est pas forcément pour un autre.

Social media
Les smartphones sont de plus en plus prisés.
Geralt sur Pixabay

De l’absence de structure de veille et d’action…

Revenons un peu sur le cas de l’adolescente évoqué plus haut. N’eut été le tollé suscité sur la toile, je suis persuadé qu’on aurait gardé le silence. Comme d’habitude. Ou alors ça aurait fait un peu de bruit pendant quelques heures ou au plus quelques jours et puis, basta. La vie reprend son cours normal. Ceci s’explique surtout par le manque ou l’absence de structures dédiées aux crimes commis sur la toile. Dépourvues de moyens techniques et financiers adéquats, la police, la gendarmerie et la justice sont incapables de réprimander ces phénomènes. Elles ne semblent même pas s’y intéresser. Il en est de même des ONG de défense des droits de l’homme. Pourtant elles sont très loquaces quand il s’agit de critiquer l’action gouvernementale sur tel ou tel domaine. Dans ce cas, les sujets à traiter ne manquent pas.

Il faut à tout prix et à tous les prix montrer que le gouvernement fait mal ou est incompétent. Apparemment, la violation des droits humains sur la toile ne fait pas recette. C’est juste une modeste observation de ma part.

De la nécessité de protéger les miens…

Internet, comme partout dans le monde regorge d’un potentiel inédit. Mais son usage doit être recadré chez nous en Afrique ; au drame de voir notre jeunesse sombrer et être emportée dans une spirale dont il sera difficile d’en sortir. Il faut nécessairement accompagner le développement des TIC avec des structures de répression. Il s’agit de protéger les populations et les usagers de ces outils. Lire tous les jours les appels à la haine sur la toile est choquant. Visionner des photos et des vidéos indécentes c’est offusquant. Avec des structures de répression, de tels comportements peuvent être régulés, sinon éradiqués.

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