Le calvaire des migrants africains en Libye: ma part de vérité.
Sujet simple et délicat
C’est très difficile de s’intéresser à un sujet aussi délicat que ce qui se passe actuellement en Libye. Depuis quelques jours, le monde entier s’émeut de l’esclavage de certains migrants. Ces derniers vendus aux enchères sur leur parcours pour rejoindre »l’eldorado » européen. Ce qui me surprend le plus ce sont les réactions d’indignation des dirigeants du monde et plus précisément de l’ONU. Qui ont promis comme les pouvoirs publics libyens d’ouvrir une enquête pour voir plus clair dans tout cela. Je me demande quand est-ce que cette comédie finira. Car il s’agit bien d’une comédie avec pour acteur principal l’être humain que nous sommes. Qu’il soit africain, asiatique, européen ou américain. Dire que l’esclavage existe de nos jours est un secret de polichinelle. Le reportage de la chaîne d’information CNN ne vient que rappeler ce que nous savons déjà. Tant pour les curieux que pour les ignorants.
Il me souvient qu’en début 2017, l’OIM a rendu public un rapport. Celui-ci faisait état de la vente des êtres humains ; des migrants sur la place publique en Libye. Ce rapport a été abondamment commenté par les médias et sur les réseaux sociaux. Et comme d’habitude, tout est passé dans l’oubli après. Le reportage de CNN ne saurait donc être une surprise pour nous tous. Notre hypocrisie ne doit plus être cachée. Nous la rejetons souvent sur nos dirigeants mais il temps que nous l’assumons. Rejeter la faute sur nos dirigeants a toujours été notre tasse de thé. Or nous savons tous que cela n’arrangera jamais les choses. Au contraire, la situation actuelle en Libye peut leur être amputée. Car tous ou presque étaient en poste lorsque ‘’la communauté internationale’’ a décidé de ‘’démocratiser’’ ce pays. Comme dit un adage populaire, ‘’qui ne dit mot, consent’’.
Définition du mot ‘’esclave’’
Les réactions d’indignation qui se poursuivent me renvoient dans mon dictionnaire. J’ai consulté les différentes définitions ou les différents sens du mot esclave. Il renvoie également à « celui qui par flatterie, par intérêt se met dans la dépendance de quelqu’un et suit aveuglement ses volontés ». Un esclave est donc quelqu’un qui est « attaché ». Attaché à une conception du monde figée, immuable. L’esclave n’est pas forcément celui qui est ‘’officiellement’’ ou ‘’matériellement’’ en captivité. Car l’élément psychologique compte beaucoup et constitue le premier facteur déterminant de la situation d’esclave. En ce sens, les esclaves se retrouvent partout, sur tous les continents. Dans les pays dits démocratiques ou non.
Aldous Huxley le dit si bien dans son livre Le meilleur des mondes. Il y écrit : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage, où grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude ». Aujourd’hui, l’esclave africain c’est celui qui pense que le meilleur est toujours ailleurs. Est esclave l’africain qui à tout prix veut traverser mers et océans à la nage pour espérer le meilleur. L’esclave africain c’est celui qui critique et médit tous les jours sur son pays. C’est celui qui ignore que sa terre natale est une richesse comme partout ailleurs. L’esclave africain c’est celui qui refuse de se réinventer. Et est assis sur des préconceptions mystico-religieuses du monde qui pourtant ne changent rien à son quotidien.
Repenser (véritablement) notre modèle
La lutte contre celle nouvelle forme d’esclavage se fera sur deux fronts : la coopération entre Etats africains et l’industrialisation.
Il faudrait nécessairement de nouvelles formes de coopération entre États africains. Afin d’assurer une surveillance des mouvements migratoires. Quelle que soit la situation actuelle de la Libye, la collaboration avec les autorités de ce pays est inéluctable. Il faut notamment envisager un rapatriement immédiat des migrants subsahariens ; de gré ou de force. Ceci nécessite une réelle volonté politique de la part de nos dirigeants actuels.
Sur le long terme, il est impérieux de revoir notre politique économique. Ceci inclut une réelle industrialisation. L’industrie est au cœur du progrès économique. Car elle crée des emplois ; des emplois de masse. L’accent doit être mis ici sur les zones rurales. Celles-ci sont délaissées tous les jours par les jeunes découragés par le travail de la terre. Or l’agriculture est également indispensable pour créer de la valeur ajoutée. Pour ce faire, il faut sortir des registres coloniaux, en abandonnant des cultures comme le café et le cacao. Qui depuis des décennies alimentent l’industrie ailleurs tout en appauvrissant nos agriculteurs.
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